Eco(dé)mystificateur

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mardi, 14 décembre 2010

Les hommes inutiles du capitalisme globalisé, par Pierre-Noël Giraud

C’est grâce à un commentaire de René Jacquot sur le blog de Yann que j’ai découvert ce texte remarquable de l’auteur de "Le commerce des promesses". Il s’agit de sa contribution au "Rapport intermédiaire au Président de la République" préparé par C.Boutin, intitulé "De la mondialisation à l’universalisation : une ambition sociale" et publié en Décembre 2010. Les textes de Giraud sont, à ma connaissance, plutôt rares mais toujours d’un grand intérêt. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Le professeur d’économie y développe un concept assez nouveau en expliquant qu’aujourd’hui, les hommes ne sont pas tant exploités par le capitalisme globalisé qu’inutiles à sa dynamique. Il propose des pistes pour mettre un terme à cette situation. Distinguant l’Afrique du reste du monde, il revient sur une idée qu’il avait développée dans l’ouvrage cité plus haut, à savoir que  "Les pays émergents doivent maintenant faire à l’égard des pays pauvres et de l’Afrique ce que les pays occidentaux riches ont fait à leur égard. Ouvrir leurs frontières et délocaliser une partie de leur industrie dans les pays pauvres pour y produire et exporter ".
Pour "ré-inclure les « hommes inutiles » des pays riches", il insiste sur l’importance de la recherche et de la formation – même si il ne se berce pas d’illusions sur la capacité technologique des pays émergents qui est désormais presque au niveau de celle des pays riches – et il recommande de "réduire le prix et améliorer la qualité de biens et services protégés, pour que leur demande dans le territoire augmente". On regrettera juste au passage qu’il n’envisage pas clairement la possibilité de relocaliser certaines activités. Enfin, tout cela ne servira probablement à rien si l’on ne corrige pas les déséquilibres monétaires et macroéconomiques internationaux. Il est donc nécessaire d’instaurer des  "protectionnismes conditionnels" dont l’objectif est de trouver le bon dosage entre compétition et coopération.

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mardi, 24 août 2010

Histoire mondiale de la spéculation financière

En refermant l’ « Histoire mondiale de la spéculation financière » de Charles Kindleberger, ma déception a fait place à un éclair de lucidité et j’ai compris pourquoi, bien qu’il ait été chaudement recommandé par des spécialistes comme Frédéric Lordon (1)  ou Pierre Noël Giraud (2), cet ouvrage ne m’avait pas convaincu, loin s’en faut : il est en réalité écrit par un économiste pour d’autres économistes. Ceci explique notamment pourquoi je suis resté très souvent perplexe devant les suites de faits économico-politiques présentées, dont la logique m’échappait, mais qui doivent faire sens pour ceux possédant les notions nécessaires pour en apprécier la pertinence, sans qu’il soit besoin de leur mettre les points sur les i.

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vendredi, 26 mars 2010

Un petit nombre d'oligopoles mondiaux est en train de tondre le salarié et le consommateur

J’ai bien entamé la lecture du hors-série numéro 84 d’Alternatives Economiques intitulé "L’état de l’économie en 2010". Contrairement à ce que le titre pourrait éventuellement laisser croire, ce n’est pas un état des lieux bourré de tableaux et de chiffres, mais un recueil d’articles intéressants pour la plupart, sur des sujets variés couvrant l’ensemble des grandes questions que l’on peut se poser sur l’économie mondiale et son fonctionnement. Certes tout n’est pas d’un niveau égal, et l’ineffable C.Chavagneux, le héraut de la pensée unique version "soft", nous gratifie de son discours convenu pour dénoncer le protectionnisme qu’il ne peut concevoir, à l’instar de son mentor P. Lamy, que comme l’une des dix plaies d'Égypte, ou encore pour se réjouir des progrès qu’il croit pouvoir déceler dans la mise sous contrôle de la finance.

Mais heureusement, on trouve aussi des choses remarquables et notamment un entretien avec Pierre-Noël Giraud qui confirme, ce dont on se doutait un peu il est vrai, à savoir que malgré la crise, rien n’a vraiment changé dans le monde de la finance. Mais il est toujours intéressant d’en avoir la confirmation par un spécialiste qui fait preuve d’un grand sens pédagogique pour nous expliquer les choses en termes clairs et précis et en mettant en avant quelques idées fortes et souvent originales.

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dimanche, 24 janvier 2010

Qu’est-ce que l’économie ?

Vaste question si il en est ! Je ne prétends pas faire ici une liste exhaustive des différentes réponses qui  ont pu être données au cours des siècles mais simplement proposer une définition qui me parait en accord avec ce à quoi devrait servir l’économie, avec les objectifs qui me semblent devoir être les siens.
Il y a d’abord les définitions générales du type de celles que l’on trouve dans les manuels d’économie. Ainsi selon Wikipédia, "L’économie, en tant que discipline, est une branche des sciences sociales qui étudie l'allocation des ressources rares à des fins alternatives". Ce n’est pas fondamentalement différent de ce que proposent  Samuelson & Nordhaus, pour qui " L'économie est l'étude de la façon dont les sociétés utilisent des ressources rares pour produire des biens ayant une valeur et les répartir entre les individus ".

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jeudi, 14 janvier 2010

Quand la recherche effrénée du « Saint Graal » de la finance – la liquidité – mène au désastre

Dans "De l’euphorie à la panique : penser la crise financière" André Orléan propose une analyse en profondeur de la crise financière qui, nous dit-il, "ne vient pas de ce que les règles du jeu financier ont été contournées mais du fait qu’elles ont été suivies", ce qui n’est pas, loin s’en faut, une opinion nécessairement répandue ! Il commence par analyser la crise des subprimes aux États-Unis en constatant que, contrairement à ce que prétend la théorie dominante, l’autorégulation concurrentielle n’a pas fonctionné sur le marché de l’immobilier. Il propose deux exemples flagrants d’inefficacité des marchés : la hausse continue des prix de l’immobilier qui n’a pas joué le rôle régulateur qu’on lui prête et le marché du crédit qui a sous-estimé les risques. En fait, "contrairement à la concurrence sur les marchés de biens ordinaires, la concurrence financière pousse aux évolutions de prix excessives", aussi bien à la hausse qu’à la baisse.

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dimanche, 3 janvier 2010

Pourquoi les crises reviennent toujours

Le livre de Paul Krugman intitulé "Pourquoi les crises reviennent toujours" (nouvelle édition mise à jour) est un ouvrage qui se lit très facilement. Le propos est clair, précis et compréhensible pour le profane qui aura l’agréable impression d’être devenu soudainement plus intelligent. On y découvrira rien de fondamentalement nouveau, spécialement si l’on a déjà lu sur le sujet des gens comme Lordon ou Giraud, mais on en profitera pour revoir sous un éclairage nouveau proposé par un économiste américain, des connaissances précédemment acquises.
Krugman n’y va pas par quatre chemins et explique d’entrée de jeu que le moyen de combattre les récessions est maintenant largement connu : il faut créer de la monnaie. Selon lui, la grande majorité des économistes reconnaît aujourd’hui que "la Grande Dépression est née de l’effondrement de la demande solvable et que la Réserve fédérale aurait du combattre la crise en injectant massivement de la monnaie."

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vendredi, 11 décembre 2009

Les propositions radicales de Maurice Allais, par Pierre-Noël Giraud

S’il y a bien une chose que j’ai retenue de la conférence sur Maurice Allais à laquelle j’avais assisté, c’est que comprendre le seul économiste français ayant reçu le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel n’est pas à la portée de tous. Et notamment pas des économistes amateurs. C’est donc un grand service que nous rend Pierre-Noël Giraud en proposant dans son livre "Le commerce des promesses", une  "traduction"  en langage accessible à tous, des propositions d’Allais qui trouvent une brulante actualité dans le contexte de la crise que nous traversons.

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mardi, 8 décembre 2009

Le classement qui discrédite Wikio

Je me contrefiche des classements. Du moins, c’est ce que je prétends. En ce qui me concerne, je n’ai pas ouvert un blog pour devenir une star (ça tombe bien) mais principalement pour apprendre. Apprendre et comprendre ce qui se cache derrière le voile opaque de la "science" économique. C’était mon objectif principal et je pense l’avoir en partie atteint, même si c’est un processus sans fin. C’est ce qui me permet d’être convaincu aujourd’hui que le dénommé Paul Jorion se trompe gravement lorsqu’il prétend, en total contradiction avec l’immense majorité, sinon la totalité, des économistes, que les banques commerciales ne créent pas de monnaie. Comment se fait-il alors dans ces conditions que, comme il le revendique fièrement, son blog se classe en première place du classement Wikio de décembre consacré aux blogs de la catégorie économie, devant des blogs aussi réputés et sérieux que DéCHIFFRAGES ou  Econoclaste ?

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lundi, 30 novembre 2009

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la finance sans jamais oser le demander…

… est dans ce livre, "Le commerce des promesses", écrit par Pierre-Noël Giraud. C’est grâce au blog de Serenis Cornelius que je l’ai découvert. Son enthousiasme communicatif m’a convaincu de le lire sans plus tarder. C’est ce que j’ai fait, et je ne le regrette pas. Publié pour la première fois en 2001, cet ouvrage a été couronné par de nombreux prix et a fait récemment l’objet d’une réédition mise à jour, incluant notamment l’analyse de la crise actuelle. Le propos est clair, direct, sans fioritures, et s’adresse à un large public, comme le revendique clairement l’auteur : « Fidèle à la conviction que les questions économiques doivent pouvoir être débattues par des non-spécialistes, j’ai tenté de les leur rendre accessibles, sans pour autant en éluder les difficultés. »

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