C’est grâce à un
commentaire de René Jacquot sur le blog de Yann que j’ai découvert ce texte
remarquable de l’auteur de "Le
commerce des promesses". Il s’agit de sa contribution au "Rapport intermédiaire au Président
de la République" préparé par C.Boutin, intitulé "De la mondialisation à l’universalisation :
une ambition sociale" et publié en Décembre 2010. Les textes de Giraud
sont, à ma connaissance, plutôt rares mais toujours d’un grand intérêt.
Celui-ci ne déroge pas à la règle. Le professeur d’économie y développe un
concept assez nouveau en expliquant qu’aujourd’hui, les hommes ne sont pas tant
exploités par le capitalisme globalisé qu’inutiles à sa dynamique. Il propose
des pistes pour mettre un terme à cette situation. Distinguant l’Afrique du
reste du monde, il revient sur une idée qu’il avait développée dans l’ouvrage
cité plus haut, à savoir que "Les pays émergents doivent maintenant faire
à l’égard des pays pauvres et de l’Afrique ce que les pays occidentaux riches
ont fait à leur égard. Ouvrir leurs frontières et délocaliser une partie de
leur industrie dans les pays pauvres pour y produire et exporter ".
Pour "ré-inclure les « hommes inutiles » des pays riches", il
insiste sur l’importance de la recherche et de la formation – même si il ne se
berce pas d’illusions sur la capacité technologique des pays émergents qui est
désormais presque au niveau de celle des pays riches – et il recommande de
"réduire le prix et améliorer la
qualité de biens et services protégés, pour que leur demande dans le territoire
augmente". On regrettera juste au passage qu’il n’envisage pas
clairement la possibilité de relocaliser certaines activités. Enfin, tout cela
ne servira probablement à rien si l’on ne corrige pas les déséquilibres
monétaires et macroéconomiques internationaux. Il est donc nécessaire
d’instaurer des "protectionnismes conditionnels" dont
l’objectif est de trouver le bon dosage entre compétition et coopération.
Tag - P.N. Giraud
mardi, 14 décembre 2010
Les hommes inutiles du capitalisme globalisé, par Pierre-Noël Giraud
Par RST le mardi, 14 décembre 2010, 18:53 - Macroéconomie
mardi, 24 août 2010
Histoire mondiale de la spéculation financière
Par RST le mardi, 24 août 2010, 20:59 - Notes de lecture
vendredi, 26 mars 2010
Un petit nombre d'oligopoles mondiaux est en train de tondre le salarié et le consommateur
Par RST le vendredi, 26 mars 2010, 18:45 - Macroéconomie
J’ai bien entamé la lecture du hors-série numéro 84 d’Alternatives Economiques intitulé "L’état de l’économie en 2010". Contrairement à ce que le titre pourrait éventuellement laisser croire, ce n’est pas un état des lieux bourré de tableaux et de chiffres, mais un recueil d’articles intéressants pour la plupart, sur des sujets variés couvrant l’ensemble des grandes questions que l’on peut se poser sur l’économie mondiale et son fonctionnement. Certes tout n’est pas d’un niveau égal, et l’ineffable C.Chavagneux, le héraut de la pensée unique version "soft", nous gratifie de son discours convenu pour dénoncer le protectionnisme qu’il ne peut concevoir, à l’instar de son mentor P. Lamy, que comme l’une des dix plaies d'Égypte, ou encore pour se réjouir des progrès qu’il croit pouvoir déceler dans la mise sous contrôle de la finance.
Mais heureusement, on trouve aussi des choses remarquables et notamment un entretien avec Pierre-Noël Giraud qui confirme, ce dont on se doutait un peu il est vrai, à savoir que malgré la crise, rien n’a vraiment changé dans le monde de la finance. Mais il est toujours intéressant d’en avoir la confirmation par un spécialiste qui fait preuve d’un grand sens pédagogique pour nous expliquer les choses en termes clairs et précis et en mettant en avant quelques idées fortes et souvent originales.
dimanche, 24 janvier 2010
Qu’est-ce que l’économie ?
Par RST le dimanche, 24 janvier 2010, 22:21 - Citation
Vaste question si il en
est ! Je ne prétends pas faire ici une liste exhaustive des différentes
réponses qui ont pu être données au
cours des siècles mais simplement proposer une définition qui me parait en
accord avec ce à quoi devrait servir l’économie, avec les objectifs qui me
semblent devoir être les siens.
Il y a d’abord les définitions générales
du type de celles que l’on trouve dans les manuels d’économie. Ainsi selon Wikipédia,
"L’économie, en tant que discipline,
est une branche des sciences sociales qui étudie l'allocation des ressources
rares à des fins alternatives". Ce n’est pas fondamentalement
différent de ce que proposent Samuelson &
Nordhaus, pour qui " L'économie
est l'étude de la façon dont les sociétés utilisent des ressources rares pour
produire des biens ayant une valeur et les répartir entre les individus ".
jeudi, 14 janvier 2010
Quand la recherche effrénée du « Saint Graal » de la finance – la liquidité – mène au désastre
Par RST le jeudi, 14 janvier 2010, 22:37 - Notes de lecture
Dans "De l’euphorie à la panique : penser la crise financière" André Orléan propose une analyse en profondeur de la crise financière qui, nous dit-il, "ne vient pas de ce que les règles du jeu financier ont été contournées mais du fait qu’elles ont été suivies", ce qui n’est pas, loin s’en faut, une opinion nécessairement répandue ! Il commence par analyser la crise des subprimes aux États-Unis en constatant que, contrairement à ce que prétend la théorie dominante, l’autorégulation concurrentielle n’a pas fonctionné sur le marché de l’immobilier. Il propose deux exemples flagrants d’inefficacité des marchés : la hausse continue des prix de l’immobilier qui n’a pas joué le rôle régulateur qu’on lui prête et le marché du crédit qui a sous-estimé les risques. En fait, "contrairement à la concurrence sur les marchés de biens ordinaires, la concurrence financière pousse aux évolutions de prix excessives", aussi bien à la hausse qu’à la baisse.
dimanche, 3 janvier 2010
Pourquoi les crises reviennent toujours
Par RST le dimanche, 3 janvier 2010, 10:54 - Notes de lecture
Le livre de Paul Krugman intitulé
"Pourquoi les crises reviennent toujours" (nouvelle édition mise à
jour) est un ouvrage qui se lit très facilement. Le propos est clair, précis et
compréhensible pour le profane qui aura l’agréable impression d’être devenu
soudainement plus intelligent. On y découvrira rien de fondamentalement
nouveau, spécialement si l’on a déjà lu sur le sujet des gens comme Lordon ou
Giraud, mais on en profitera pour revoir sous un éclairage nouveau proposé par
un économiste américain, des connaissances précédemment acquises.
Krugman n’y va pas par quatre chemins et explique d’entrée de jeu que le
moyen de combattre les récessions est maintenant largement connu : il faut
créer de la monnaie. Selon lui, la grande majorité des économistes reconnaît
aujourd’hui que "la Grande
Dépression est née de l’effondrement de la demande solvable et que la Réserve
fédérale aurait du combattre la crise en injectant massivement de la monnaie."
vendredi, 11 décembre 2009
Les propositions radicales de Maurice Allais, par Pierre-Noël Giraud
Par RST le vendredi, 11 décembre 2009, 20:10 - Citation
S’il y a bien une chose que j’ai retenue de la conférence sur Maurice Allais à laquelle j’avais assisté, c’est que comprendre le seul économiste français ayant reçu le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel n’est pas à la portée de tous. Et notamment pas des économistes amateurs. C’est donc un grand service que nous rend Pierre-Noël Giraud en proposant dans son livre "Le commerce des promesses", une "traduction" en langage accessible à tous, des propositions d’Allais qui trouvent une brulante actualité dans le contexte de la crise que nous traversons.
mardi, 8 décembre 2009
Le classement qui discrédite Wikio
Par RST le mardi, 8 décembre 2009, 18:32 - Polémique
Je me contrefiche des
classements. Du moins, c’est ce que je prétends. En ce qui me concerne, je n’ai
pas ouvert un blog pour devenir une star (ça tombe bien) mais principalement
pour apprendre. Apprendre et comprendre ce qui se cache derrière le voile
opaque de la "science" économique. C’était mon objectif principal et
je pense l’avoir en partie atteint, même si c’est un processus sans fin. C’est
ce qui me permet d’être convaincu aujourd’hui que le dénommé
lundi, 30 novembre 2009
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la finance sans jamais oser le demander…
Par RST le lundi, 30 novembre 2009, 19:26 - Notes de lecture
… est dans ce livre, "Le commerce des promesses", écrit par Pierre-Noël Giraud. C’est grâce au blog de Serenis Cornelius que je l’ai découvert. Son enthousiasme communicatif m’a convaincu de le lire sans plus tarder. C’est ce que j’ai fait, et je ne le regrette pas. Publié pour la première fois en 2001, cet ouvrage a été couronné par de nombreux prix et a fait récemment l’objet d’une réédition mise à jour, incluant notamment l’analyse de la crise actuelle. Le propos est clair, direct, sans fioritures, et s’adresse à un large public, comme le revendique clairement l’auteur : « Fidèle à la conviction que les questions économiques doivent pouvoir être débattues par des non-spécialistes, j’ai tenté de les leur rendre accessibles, sans pour autant en éluder les difficultés. »
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